Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Installation dans le village avec le peloton

Des héros se racontent

Installation dans le village avec le peloton

Transcription
En plus, notre dynamique, notre analyse avec la police, on s'est rendu compte que la police qu'il était là, nous autres on était dans le Panjwai, c'était tous des, c'était des Tadjiks qui étaient là, ils ne parlaient pas la langue locale, ils venaient du nord et non pas du sud comme dans le Panjwai avec des Pachtounes. Puis là, on disait, pour moi, ils ne se font pas attaquer par les talibans, pour moi ils font du taxage. Parce qu'on s'est rendu compte qu'ils ne parlent pas la langue, ils ne sont pas payés, fait que probablement c'est eux autres comme on dit, ils font suer le monde aux alentours, et c'est le monde aux alentours qui les attaquent, fait qu'on est allé, on est arrivé un matin… I : On est allé, qui c'est, combien ? JV : On, on est partis une Compagnie. I : Du 22 ? JV : La Compagnie A on est partis deux pelotons puis le groupe du Commandement parce qu'on a encore un peloton qui est QRF à Masum Ghar. I : Vous êtes combien, vous avez quel équipement ? JV : On a des VBL, nos véhicules d'infanterie, avec l'équipement de base d'une compagnie. On a des officiers d'artillerie avec nous autres, on a des ingénieurs avec nous autres. Fait qu'on part, on s'installe là avec nos véhicules, avec deux pelotons. On laisse un peloton dans un autre petit village, en cours de route, qui s'appelle Rumbassi, puis lui on dit tu vas aller développer dans ce petit coin là. Puis avec l'autre peloton, on va aller dans le coin de Belande. I : Donc deux peloton qui font un petit peu la même chose ? JV : De la stabilité, la même affaire. Fait que là on développe les deux. I : Et vous vous êtes à Belande. JV : Nous autres on est à Belande, la place la plus loin. Après ça nous autres on arrive là dans le poste de police, je parle avec le chef de police, on lui dit on vient rester avec toi mon homme… OK. Fait qu'on s'installe avec eux autres. I : Comment vous faites pour faire l'approche ? JV : On a un interprète. Il y a tout le temps un interprète afghan avec nous autres, fait que l'interprète, c'est lui qui fait le lien entre les deux, on a été chanceux, l'interprète c'est un Pachtou mais il parle Tadjik, fait que t'étais capable aussi de faire les deux. I : Donc vous êtes combien quand vous arrivez à Belande avec votre équipe ? JV : On est à peu près, vu qu'on a laissé un peloton, on est quoi, peut-être une cinquantaine, pour faire un chiffre rond, mettons cinquante. I : Il n'y a personne en avant de vous autres, vous êtes les plus ? JV : Personne. On est les plus loin. Puis il y a un autre village qui est en avant de nous autres à deux km peut être, ça s'appelle Nakonay puis ça c'est le village de «méchants» fait qu'on est vraiment pas loin. Parce que l'autre secteur, si on regarde alentours, il y avait une autre compagnie de 22, mais pas mal plus loin, fait que il y avait comme un No Mans Land où ce que c'était le «territoire des méchants», on était dans le «territoire des méchants» fait que là on développe, on vient rester avec les polices locales, puis on commence à faire des patrouilles, on commence à former les polices, même si on a pas été formé nous autres à faire comme ça. Mais en faisant des patrouilles, on commence à… puis on traite la police, c'est bizarre à dire, mais comme des enfants. Parce ce que c'est plate, ils ne savent pas lire la majorité, savent pas écrire ils sont là parce ce qu'ils ont pas le choix, puis là on se rencontre vraiment que c'est eux autres qui faisaient du taxage parce que en patrouillant avec eux autres on voit qui battent, un moment donné mon Major a vu, il y avait un vieux monsieur qui passe, la police donne un coup sur le bicycle, là mon boss dit «Qu'est-ce que tu fais là ?» «C'est un méchant, taliban, taliban» «Mais non c'est pas un taliban, c'est un vieux» et un moment donné, la même affaire avec un enfant, on fait une patrouille, il y a un petit enfant qui passe, il nous regarde, la police part, lui donne un coup, coup de pied dans le derrière, «Hey, qu'est-ce que tu fais là ?» «Taliban» voyons, donc taliban, c'est pas un taliban, c'est un flo ! I : La figure d'autorité, en Afghanistan, la police. JV : Ouais, la police c'était comme si, hey, wow ! Mais là ils ont pas le contrôle sur la population, la population les haïssent comme la peste, fait que nous autres on faisait les patrouilles, là on se rend compte que le village c'est quasiment un village désert, puis on commence à se faire attaquer. Les méchants pas loin ils commencent à vouloir venir nous faire du harcèlement puis ils nous tirent, mais là on réplique, on est gros, on réplique. I : Avec quoi ils vous attaquent à ce moment là ? JV : Avec du small arm ou du RPG, des roquettes ou des mitrailleuses. Fait que nous autres, un moment donné, on continue, on patrouille le secteur, on patrouille le secteur et un moment donné on le stabilise, puis les méchants, je dis les «méchants», les «pas fins», c'est comme si ils sont partis. Fait que ça c'est au mois de juillet. I : Ça fait combien de temps que vous êtes… JV : En Afghanistan, bien on est arrivés au mois d'août, ça c'est au mois de juillet. On développe ça à partir quasiment du 4 juillet, c'est là qu'on commence à dire, on fait les maisons de peloton puis on reste là. On reste dans la population puis on va vraiment faire comme la doctrine de contre insurrection, on baisse notre garde, puis je l'ai dit après à mon boss, tout le monde est content que c'est un succès mais ça aurait pu être un échec parce qu'on a pris, tant qu'à moi des risques raisonnables, mais d'autre monde qu'on leur contait ça disaient «Vous êtes malades !» Parce que j'ai déjà marché aux alentours, pas loin, en tee-shirt puis en gougounes, puis le monde… «Voyons donc, vous êtes donc bien inconscients!» Non, laisse-nous faire, ça va marcher, puis on l'a prouvé que ça a marché.
Description

M. Vachon décrit la relation difficile entre la police afghane et la population locale, les attaques dont lui et son équipe sont la cible et les succès obtenus.

Jean Vachon

Jean Vachon est né à Thetford Mines, au Québec, en août 1970. Enfant, il a toujours souhaité devenir un soldat. Il s’est enrôlé en 1989 à 18 ans et a été déployé entre autres en Allemagne, dans le golfe Persique, en Yougoslavie et en Afghanistan.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
5 décembre 2013
Durée :
4:33
Personne interviewée :
Jean Vachon
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Afghanistan
Branche :
Armée
Grade militaire :
Major

Droit d’auteur ou de reproduction

Continuer à regarder

Date de modification :