Les règles d'engagement en Yougoslavie

Des héros se racontent

Les règles d'engagement en Yougoslavie

Transcription

Les règles d'engagement, c'est bizarre et ça c'est ma perception que j'ai aujourd'hui et de ce que je me souviens là-bas. C'était tellement compliqué. C'est pour ça que je pense que tout le monde va le dire, c'est un flop total les Nations Unies, en tout cas les missions, on appelait ça la FORPRONU ou UNPROFOR en anglais « Force de protection des Nations Unies en ex-Yougoslavie », c'est un flop, ça a pas marché. La perception qu'on avait à l'interne, puis moi qu'on avait, on appelait ça des « sitting ducks ». On a dit on est une belle « target ». On avait vraiment l'impression qu'on est des cibles. Puis nous autres pour répliquer, c'était compliqué. Il fallait vraiment avoir une identification positive, celui qui a tiré c'est vraiment lui et puis tu as pas de représailles. Ça a du bon, peut-être ça aurait pu dégénérer, mais d'un autre côté, le mandat était pas clair, on se sentait les bras liés. Ça fait que j'ai dit non, mon expérience, j'ai pas aimé avec les Nations Unies. Intervieweur : Donc la règle d'engagement était que? Trop compliqué, il faut vraiment vraiment que tu vois qui t'a tiré dessus pour le tirer. Moi la perception que j'ai, il fallait vraiment le voir qu'il est là, il faut que tu le vois encore. Tu sais, si je l'ai vu et qu'il est parti en arrière, je m'en vais pas caller l'artillerie, je ne vais rien caller, même si je sais qu'il est là, il faut que je le vois et que je le tire. Ah, c'était compliqué!!

Description

M. Vachon décrit ses impressions concernant les règles d’engagement complexes lors de la mission FORPRONU en Yougoslavie.

Jean Vachon

Jean Vachon est né à Thetford Mines, au Québec, en août 1970. Enfant, il a toujours souhaité devenir un soldat. Il s’est enrôlé en 1989 à 18 ans et a été déployé entre autres en Allemagne, dans le golfe Persique, en Yougoslavie et en Afghanistan.

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