Bouée et torpille acoustique
Des héros se racontent
Bouée et torpille acoustique
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On se servait du radar et puis si un sous-marin
était en surface, on le repérait.
S'il était en périscope, à quelque
même pas un mile, on pouvait le repérer.
Mais de vision, de visu, un périscope,
vu des airs, tu ne vois pas ça.
Tu ne voyais même pas le schnorchel,
fait que, le schnorchel était bien fait,
il ne laissait pas de sillage du tout.
C'était très difficile.
La situation a changé sur la fin de l'année 1944,
parce que là on a été équipés autrement.
Avant, on n'avait pas d'oreilles pour écouter la mer.
Là on était équipés avec des bouées;
si on avait repéré un périscope ou un sous-marin
quelque part, on lançait des bouées.
C'était des bouées, on appelait ça un «sono buoy».
C'était une bouée acoustique.
En arrivant sur l'eau,
un fil se déroulait avec un hydrophone.
Elle avait une antenne puis
elle transmettait ce qu'elle entendait.
Alors on avait des bouées rouges, des jaunes,
et là, on lançait un pattern.
Le navigateur disait au pilote on les lâche,
et puis moi, ma job c'était d'écouter,
écouter les bouées.
Écouter la rouge, écouter, alors j'écoutais.
J'entendais rien sur une, tchuk chuk, tchuk chuk,
un petit bruit.
Puis sur une autre,
là on entendait Tchok tchok tchok tchok,
puis là je disais au navigateur
le sous-marin se dirige vers la rouge.
Aussitôt qu'on était rendus là, on lâchait
une torpille acoustique.
La torpille acoustique, sa job, c'était rudimentaire,
mais c'était bon pareil, la torpille acoustique
tournait en rond, en cercles concentriques, puis elle se
rapprochait graduellement du sous-marin,
puis elle lui rentrait dans le cul!
Parce qu'elle suivait le bruit de l'hélice.
J'écoutais au radio, j'entendais le bruit de l'hélice de notre
torpille, c'était une torpille avec un moteur électrique puis
une hélice qui ne faisait pas de bruit, j'entendais bzzzz, puis
j'entendais Tchok tchok tchok tchok, ça c'était le sous-marin,
alors j'écoutais et tout d'un coup on entendait Boum!
Donc on savait qu'on avait touché au sous-marin.
Intervieweur : À quelle profondeur
le sous-marin pouvait être à ce moment-là?
Il pouvait être, je mettrais une trentaine de pieds, 30, 40 pieds.
La torpille acoustique elle pouvait aller,
plonger, monter, aller sur les côtés,
elle suivait le sous-marin exactement,
en concentrique, mais s'il était plus profond, elle descendait.
C'est comme ça qu'on réussissait à détruire des sous-marins.
On prenait des photos des débris et tout ça.
Mais des débris,
ils pouvaient en lancer par leur torpille.
Leur lance-torpille était équipé de débris,
de faux débris, avec de l'huile et tout ça,
pour donner l'impression qu'ils étaient brisés, coulés.
Alors nous autres on faisait des farces :
l'Amirauté va nous créditer un sous-marin
seulement si on lui apporte la calotte du capitaine...!
Le jour de Noël 1944, on a attaqué un sous-marin
et on l'a coulé.
Ça été un beau cadeau de Noël pour nous autres,
pas pour eux autres, puis on avait pris des photos et tout ça.
L’Amirauté nous a dit «Probablement coulé»!
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