Les femmes télégraphistes

Des héros se racontent

Les femmes télégraphistes

À Pennfield Ridge, c'était une section, on avait des femmes de l'Aviation qui étaient toutes télégraphistes, télétype et télégraphistes, fait que ça travaillait là. D'ailleurs, quand on s'était perdu et que j'avais ramené, je le dis, c'est vraiment à cause de moi, je peux le dire, j'avais ramené l'avion par radio triangulation. Le pilote, tout ce qu'il m'a dit en arrivant, une bonne tape dans le dos, Good show Gus, damn good show Gus! Mais le lendemain, quand je suis allé voir les filles, eux autres, ils m'ont reçu et ils ont dit c'était un beau spectacle, Gus! À Pennfield Ridge, ce que je vous parle, c'est la station de Sydney, mais là, la station de Pennfield Ridge, on était à peu près une vingtaine de télégraphistes puis ça travaillait par shift, fait que ça travaillait jour et nuit. Intervieweur : Est-ce que c'était seulement des femmes qui faisaient ça? Juste des femmes, j'avais juste des femmes comme employées. J'avais un harem! Intervieweur : Est-ce qu'elles travaillaient bien les femmes? Elles travaillaient bien? Ah oui, elles travaillaient, elles étaient toutes compétentes, des bonnes télégraphistes, elles étaient compétentes, et dans la télégraphie et dans le télétype, parce que dans le temps, on communiquait par télétype.

M. Bruneau raconte que les employées sous sa supervision à Pennfield Ridge étaient toutes des femmes et qu’elles étaient très compétentes.

Gustave Bruneau

Monsieur Bruneau est né à Québec, le 17 février 1921. Enfant, il était fasciné par les avions, ayant lu des livres de la guerre de 1914-1918 où il était fait mention des héros de l’aviation. Il allait souvent voir les avions à l’aéroport de Sainte-Foy. Adolescent, alors qu’il fréquentait un collège franco-américain à Berthierville, il a fait la rencontre d’étudiants Américains qui ne parlaient que d’aviation, ce qui l’a motivé encore plus à poursuivre sa passion. Au déclenchement de la guerre, il essaie de s’enrôler, mais il est refusé car il est trop jeune. Il s’est finalement enrôlé en août 1940 avec la permission de sa mère et a servi jusqu’à la fin de la guerre, le 8 août 1945. Il était radiotélégraphiste dans un équipage qui protégeait les convois du haut des airs contre les redoutables sous-marins allemands. Il fut basé à Dartmouth et à Sydney, en Nouvelle-Écosse et après avoir complété son tour d’opération, soit 1000 heures de vol, il a agi comme opérateur radar à Pennfield Ridge, au Nouveau-Brunswick. Monsieur Bruneau était le seul Canadien français de son escadrille.