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Opération Parasol

Des héros se racontent

Transcription
Alors donc, vous avez aussi les bateaux de troupes. Les bateaux de troupe, Empress of Britain, SS America, l'Express of Australia, puis tous ces paquebots, le Bremen, l'ancien bateau qui avait été saisi d'Allemagne. C'était des bateaux qui ont servi, les paquebots servaient strictement au transport de troupes. Chargés, avec des vingt, 25 000 hommes dans ça, ça couchait tous dans des hamacs. Bon, le bateau, le paquebot n'était pas escorté. Le paquebot partait tout seul sur l'océan. Partait de Halifax, ou de New York tout seul, en se fiant d'abord de sa vitesse. Les paquebots en général roulaient, roulaient, filaient, avec 30 nœuds, 35 nœuds, 40, donc étaient beaucoup plus vite qu'un sous-marin, plus vite qu'une torpille. Ça fait qu'ils se fiaient sur ça, sur la chance de ne pas être repéré. Mais, ils étaient protégés! L'aviation avait fondé, formé ce qu'on appelle l'Opération Parasol. C'est-à-dire que chaque paquebot était escorté continuellement. Ce qui veut dire que l'avion, disons, partait de Dartmouth, au bout de 2 heures, un autre avion partait, au bout de 2 heures un autre avion partait, puis on se relayait au-dessus du paquebot, on faisait des patrouilles 25-30-50 kilomètres autours. Puis on restait avec 2 heures, 3 heures, tout dépendait de l'éloignement. Alors on restait puis là on était relevé par un autre avion, on s'en retournait à la base et ainsi de suite. Donc, le bateau était protégé, le paquebot était protégé jusqu'à la ligne de nowhere dans l'océan, là il était repris par la RAF, du côté anglais. Intervieweur : Donc vos avions ne vous permettaient pas d'escorter jusqu'en Europe? Non, on pouvait pas, on appelait ça le point de non retour. Au milieu de l'océan, il y avait, on appelait ça le point de non retour. C'est à dire que si on passait le point de non retour, il fallait continuer en Europe et atterrir en Angleterre, ce que les Anglais n'aimaient pas, parce qu'on prenait leur fuel pour revenir. Donc on était bien averti, rendu au point de non retour, tu t'en reviens! Tu ne continue pas l'autre bord. Intervieweur : Est-ce que vous savez ça correspond environ à où maintenant? C'est à peu près le milieu de l'océan, le point de non retour. Bon, ça fait qu'on escortait ces bateaux-là puis rendu au point de non retour, c'était la job de la RAF de continuer. Mais les bateaux étaient escortés jour et nuit, c'était toute une opération, ça. Intervieweur : Donc, les paquebots, l'Opération Parasol, c'était jour et nuit? Mais l'Opération Parasol, on avait quelques pépins aussi avec ça, parce qu'il y a des jours, je vais vous donner un exemple, la journée où on a eu le problème de glace, on était sur une Opération Parasol, donc ce qui veut dire que tout a été fucké parce que nous autres on est revenu sur la base, on a pris un autre avion, on a changé d'avion, on s'est rendu au bout du runway, on a eu des pépins de magnéto, en tout cas, ça ne marchait plus. Ça fait que là, le pilote était superstitieux. Il dit «jamais deux sans trois», il dit là, on avorte. Là, ce qui veut dire que l'autre qui était en escorte, au bout de 2 heures, il a sacré son camp, puis il y a eu un trou, 2 heures de temps, il y a eu un bateau qui était tout seul, mais il n'a pas été attaqué. Comme je vous ai expliqué, il n'y a pas eu un bateau de troupes coulé, durant toute la guerre. C'était quasiment chercher une aiguille dans une botte de foin. Chercher un paquebot, il aurait fallu une chance inouïe pour qu'un sous-marin tombe face à face avec ça. Même s'il avait été localisé, il aurait pas eu le temps de l'attaquer, parce que l'autre était trop vite, puis ses torpilles ne se seraient pas rendues sur le bateau. Fait qu'ils ont joué sur ça. C'était jouer avec la chance, si tu veux, mais ils se fiaient sur ça, cette opération-là. Je pense que ça a pas été parlé beaucoup, de cette opération-là. Je pense qu'il y a très peu de gens, à part quelques militaires, qui savent que les paquebots ont été protégés avec un parasol aérien.
Description

M. Bruneau parle d’une opération aérienne très peu connue, l’opération Parasol, qui consistait à offrir une protection aux bateaux de troupes transatlantiques.

Gustave Bruneau

Monsieur Bruneau est né à Québec, le 17 février 1921. Enfant, il était fasciné par les avions, ayant lu des livres de la guerre de 1914-1918 où il était fait mention des héros de l’aviation. Il allait souvent voir les avions à l’aéroport de Sainte-Foy. Adolescent, alors qu’il fréquentait un collège franco-américain à Berthierville, il a fait la rencontre d’étudiants Américains qui ne parlaient que d’aviation, ce qui l’a motivé encore plus à poursuivre sa passion. Au déclenchement de la guerre, il essaie de s’enrôler, mais il est refusé car il est trop jeune. Il s’est finalement enrôlé en août 1940 avec la permission de sa mère et a servi jusqu’à la fin de la guerre, le 8 août 1945. Il était radiotélégraphiste dans un équipage qui protégeait les convois du haut des airs contre les redoutables sous-marins allemands. Il fut basé à Dartmouth et à Sydney, en Nouvelle-Écosse et après avoir complété son tour d’opération, soit 1000 heures de vol, il a agi comme opérateur radar à Pennfield Ridge, au Nouveau-Brunswick. Monsieur Bruneau était le seul Canadien français de son escadrille.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
3 décembre 2013
Durée :
5:21
Personne interviewée :
Gustave Bruneau
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Campagne :
Coastal Command
Branche :
Aviation
Occupation :
Télégraphiste

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Date de modification :